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jeudi 4 février 2010

« L’Enfant noir », de Camara Laye


C’est clairement un classique de la littérature africaine et le reflet d’une époque. Celle qui précède les indépendances, puisque L’Enfant noir, de l’écrivain guinéen Camara Laye, est paru en 1953, soit cinq ans avant le référendum par lequel la Guinée s’émancipera de la France coloniale. Mais ce roman n’a probablement jamais prétendu à un tel statut. Il décrit avec beaucoup de simplicité et d’humilité l’enfance de son auteur, de Kouroussa où il est né à Conakry où il a étudié, avant de s’envoler pour la France…

Un classique, disais-je. Au même titre qu’Amkoullel, l’enfant peul, d’Amadou Hampâté Bâ, auquel on ne peut s’empêcher de penser en lisant ces « mémoires » qui ne disent pas leur nom. Les deux auteurs témoignent dans ces livres des mutations et bouleversements qui ont marqué l’Afrique au temps de la colonisation ; sans prendre parti, sans pointer du doigt ni forcer le trait ; simplement en racontant leur propre histoire. Mais, et c’est mon second point, ils ne le font pas à la même époque : alors que les mémoires d’Amadou Hampâté Bâ sont parues en 1991, après la mort de l’écrivain, L’Enfant noir est publié alors que Camara Laye n’a que 25 ans… D’où une certaine naïveté, et surtout l’absence relative de recul sur ce qu’il décrit, en comparaison d’Hampâté Bâ, pour lequel beaucoup d’eau avait alors coulé sous les ponts jetés par la France sur le fleuve Niger…

En fait, à la lecture de L’Enfant noir, on s’aperçoit vite que ce roman a été écrit pour un lectorat européen, plus précisément français – et c’est en cela qu’il reflète son époque. A ce lectorat, Camara Laye décrit, de l’intérieur, avec ses yeux d’enfants et ses mots d’adultes, les traditions d’une famille africaine de Kouroussa ; des traditions qu’il sent, avec beaucoup de lucidité, en passe de disparaître. Car le jeune garçon lui-même comprend très tôt qu’il ne suivra pas les traces de son père, forgeron réputé, et qu’il ne percera jamais les secrets qu’il perçoit seulement dans ce monde des grands peuplé de grigris et de pouvoirs, transmis de génération en génération, qu’il constate mais peine à expliquer.

De fait, le jeune Laye est appelé à suivre un autre chemin, autrement « rationnel » : celui de l’école des Blancs, sur lequel il réussit brillamment. Encouragé par son père, qui a compris lui aussi que le monde change inéluctablement ; moins par sa mère, qui aimerait le garder auprès d’elle mais ne peut qu’assister, impuissante, à son éloignement de la société traditionnelle. De cette dernière, Laye passe cependant, avec une fierté teintée d’appréhension, le rituel le plus important, celui de la circoncision, qui consacre son passage à l’âge d’homme. Mais c’est précisément à cet âge, 15 ans, que le jeune homme, partagé entre excitation et tristesse, prend le train pour Conakry afin d’y poursuivre ses études. Plus tard, ce sera l’avion, et la France…

L’Enfant noir
de Camara Laye
Plon, 1953
en édition Pocket, 221 p., 3,90 euros

Lire une autre chronique de L’Enfant noir sur Ballades et escales en littérature africaine.

15 commentaires:

  1. Lu il y a quelques années, j'avais beaucoup aimé !

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  2. Il a été ecrit en quelle année? C'est assez urgent svp. Merci d'avance.

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  3. L'enfant noir – La BD
    Adaptée du Roman de Camara Laye.
    L'enfant Noir est reconnu comme un des classiques du roman africain si ce n'est le plus connu, il est également un des plus étudiés dans les cursus scolaires européens. C'est donc là l'occasion de faire un cadeau original et de permettre aux plus jeunes comme aux plus grands de découvrir un des chefs d'oeuvre de la littérature Africaine. A travers ce roman et ses descriptions, Camara Laye a cherché à rendre accessible une partie de la culture africaine. Camara Anzoumana a su, lui, par son graphisme donner vie à ces personnages et s'adapte à la difficulté de coller à un texte original.
    A découvrir...
    Texte de Sabrina METAYER

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  4. Le livre fait cb de pages ?

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  5. je trouve que sais interesant...

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  6. Je fais du soutien scolaire à des enfants étrangers depuis que j'ai commencé mes études universitaires, il y a 5 ans, et je recommande ce livre à tous les enfants que je croise.On s'enrichit inévitablement à sa lecture, et il ouvre les horizons à ceux qui n'ont pas (encore) eu la chance de voir l'Afrique :)
    C est un pas, à mon sens, vers la compréhension et l'acceptation de l'autre.

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  7. BONJOURS JE VOUDRAIS SAVOIRS SI Y AURAIS UN FILM POUR CE LIVRE

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  8. Oui j'ai eu la chance de voir ce film, super !!!!

    Facebook : Fawdi Officiel

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  9. Avec l'Enfant Noir de CAMARA LAYE on ne s'ennui jamais

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  10. Ici ce n'est pas un forum de clochards ou racailles, alors ton "wsh les gens" tu peut le garder pour ta cité.
    Si ensuite, après se message tu me répond ce qui est sûr... (d'une manière vulgaire ou familière...) Je ne vais pas te repondre, comme on dit "le lion ne répond pas au chien"...

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  11. mais tu fait trop l'mec toi mais devant moi ptit intello tu va rien faire alors tabouche stp mec ta que d'la bouche mais apres rien du tout...tiepe!!

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    2. C'est triste d'avoir un esprit et une réflexion aussi limité que la tienne, très triste même.

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