tag:blogger.com,1999:blog-7695684179176031243.post5683114928194453489..comments2023-12-29T01:40:43.076+01:00Comments on Encres noires: « Black Bazar », d’Alain MabanckouFabien Mollonhttp://www.blogger.com/profile/12224462720878128788noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-7695684179176031243.post-15764064391853135142009-12-27T10:57:35.901+01:002009-12-27T10:57:35.901+01:00Alain Mabanckou-Black Bazar-2009 Seuil 247 pages- ...Alain Mabanckou-Black Bazar-2009 Seuil 247 pages- P.H 27/12/2009<br /><br />L’humour, certes, mais une appropriation décalée par un noir, du regard des non- noirs sur le noir qui vit à Paris dans le secteur Barbès-Myrrah. Château d’Eau, Château Rouge sont des lieux de prédilection pour le héros de l’histoire, alors que le tourisme ignore le XVIII è arrondissement tel qu’il est décrit.<br />Le surprenant Mabanckou, dont la quatrième de couverture dit qu’il professe outre-Atlantique à l’UCLA, comment fait-il pour endosser la peau intime de l’habitant de ce petit coin de planète noire, à Paris, peuplé d’ethnies aussi variées ? Je n’ai pas de réponse, mais il doit y avoir vécu, sinon, je ne vois pas comment son livre fourmillerait de détails aussi étonnants et primesautiers.<br />L’humour, grâce aux expressions savoureuses transportées du continent africain sur ce petit Bazar, où fleurissent échoppes de défrisage, librairies spécialisées, et le plus grand marché africain de France. L’humour et ses trouvailles patronymiques !<br />Dans son journal, le héros est un noir super "sapé", qui juge les noirs non-congolais comme des primates, grand amateur de postérieurs féminins noirs, ce qui en fait, selon ses amis, un expert, surnommé le « fessologue ». Il a un peu de mal, cependant, à stabiliser ses noires compagnes successives, aux noirs desseins, jusqu’à ce qu’il trouve la perle rare.<br />Un livre émaillé de propos crypto-politiques, sur le destin de l’Afrique, ses dirigeants, les obsessions d’ex-colonisés, leur désir de faire payer les nations des ex-colons, le comportement des belgo-français, la musique africaine, la découverte tardive du jazz de Miles Davis, le défrisé, les écrivains français et noirs, les peintres. Un livre ciselé par un intello nourri aux mamelles de la culture élitique française, inconvenant et paradoxal, autant que l’esprit de Mabanckou, vis-à-vis des idées reçues sur les sociétés noires et blanches et les petits héros du quotidien, hauts-en-couleurs . Un roman dont le rythme décousu peut surprendre, mais si cocasse. Il mériterait un film. Il faudrait que son réalisateur manie avec doigté le déroulement, en évitant l’effet-charge, qui passe fort bien dans ce discours écrit, mais ne passerait pas forcément aussi bien dans l’image. <br />Pierre HesbertAnonymousnoreply@blogger.com